Chacun est responsable de sa propre sécurité. Toutefois quelques règles de conduite en groupe sont à rappeler.
Respectez les distances de sécurité !
Il faut toujours garder à l’esprit que dans un groupe, toutes les motos ne roulent pas à la même vitesse en même temps. A cause des distances de sécurité et du temps de réaction, un groupe de motos obéit au principe de l’élastique. Quand le premier accélère, le dernier accélérera un peu plus tard. Du coup, il devra accélérer plus fort pour rattraper son retard. Et du coup, il devra freiner plus fort si la tête de groupe ralentit. Plus le groupe est gros, plus le différentiel est important. On parle aussi d’"effet accordéon".
Aussi, afin d’avoir un groupe homogène, le pilote le moins expérimenté ou avec la moto la moins puissante est placé tout de suite derrière l’ouvreur et le motard le plus expérimenté est placé en fin de convoi.
Le premier motard se décale vers l’axe médian de la chaussée, les autres membres du groupe s’échelonneront ensuite en quinconce (décalés gauche-droite), jusqu’au dernier sans jamais rouler à la hauteur d’un membre du groupe afin de laisser la place de bouger en latéral. On resserre le groupe en agglomération. Quelle que soit la situation, personne ne devra dépasser l’ouvreur, sauf éventuellement sur certaines parties du trajet qui peuvent être réservées au défoulement, voire à l’arsouille. La règle usuelle est que personne ne change de place, que chacun reprenne exactement sa place dans le cortège après les arrêts et/ou les éventuels moments d’arsouille. Personne ne doit se trouver derrière le fermeur !
Si un arrêt pour attendre s’avère nécessaire, il sera effectué dans un endroit sécurisé pour l’ensemble du groupe.
On sort tous, on rentre tous !
Vous ne roulez plus seul, chacun devient responsable de son "poursuivant".
Ceux qui ont emmené des groupes savent à quel point c'est difficile et que les occasions de perdre quelqu'un sont nombreuses. Pour minimiser ce risque, il existe deux familles de techniques :
La technique de roulage "à vue" et la technique d'orientation "sans visibilité".
Roulage "à vue" :
Dans le premier cas, on essayera de conserver tous les motards en vue les uns des autres (chaque motard doit voir au moins celui qui le précède et celui qui le suit). C'est ce qui demande le moins d'organisation préalable, mais le plus d'attention quand on roule. Cette technique repose sur un organisation stricte du voyage, avec des procédures qui doivent être connues de tous les membres du groupe, sans aucune exception.
Pour rouler "à vue", le mode opératoire est simple et efficace. Celui qui ne voit plus le motard suivant s'arrête. Celui qui le précède finira bien par s'apercevoir de son absence, et s'arrêtera aussi, et ainsi de suite jusqu'au meneur du groupe. C'est la technique de base. Dans la pratique, celui qui s'aperçoit que la queue du groupe s'est arrêtée met son clignotant à droite et fait des appels de phares pour indiquer le problème, et tout le début du groupe s'arrête ensemble dès que possible. Ainsi, on reste toujours en vue, même si le groupe est séparé par un feu rouge. Attention, il y a un cas qui peut poser problème, c'est quand un motard étranger au groupe s'intercale au milieu. C'est rare (en général, si un motard double les derniers, c'est qu'il roule plus vite que tout le monde, donc qu'il va dépasser tout le groupe), mais ça peut arriver, en particulier quand on sort d'une ville qu'on vient de traverser (certains motards vont s'immiscer dans le groupe à l'intérieur de la ville, et une fois sorti vont rouler au même rythme que vous). Il sera difficile de faire la différence entre un membre du groupe et un autre motard qui roule à la même vitesse que le groupe, surtout la nuit. Pour éviter ce genre de problème, il est impératif que le motard balai connaisse le parcours, et soit capable de mener à bon port une queue de groupe décrochée à cause de ça.
Orientation "sans visibilité" :
Concernant la technique "sans visibilité", il y en a plusieurs possibles :
On peut rouler en sous-groupes réduits avec dans chaque sous-groupe un meneur qui est au courant de la totalité du trajet, des points de rendez-vous et des haltes prévues par les autres (tous les sous-groupes n'ont pas forcément la même autonomie, il peut y avoir un sous-groupe de GT et un sous-groupe de sportives par exemple). Chaque meneur de sous-groupe est alors responsable de la cohérence de son équipe et roule "à vue".
On peut aussi rouler en individuel, avec la directive TDSRP (Tout Droit Sur Route Principale). A chaque changement de direction, on attend que le motard suivant soit en vue avant de repartir dans la bonne direction. A charge pour ce motard de s'arrêter pour attendre le suivant, et ainsi de suite jusqu'au motard balais. En cas de doute sur ce que signifie "tout droit" (cas d'une fourche ambiguë, ou d'une intersection entre route principale qui tourne avec une route secondaire qui va tout droit par exemple), il suffit de s'arrêter. Au bout d'un certain temps, le motard précédent fera demi-tour pour venir vous chercher. Ce type d'organisation est efficace, chacun peut rouler à son rythme, mais en cas de problème (panne par exemple), il fera perdre beaucoup de temps, car les motards ayant dépassé le point où s'est produit le problème auront peut-être énormément de kilomètres à faire pour revenir, ce qui peut être très problématique sur autoroute, surtout si personne n'a de téléphone portable. Ce n'est donc pas une technique à recommander dans l'absolu. On peut cependant se servir de la directive TDSRP pour que certains arsouilleurs aient de temps en temps la possibilité de lâcher le reste du groupe quand le poignet droit les démange.
Dans tous les cas, les motardes ou motards qui se désolidariseraient volontairement d'un des groupes constitués avant la fin de la balade, informent l’organisateur de la balade ou la dernière moto du groupe, et lui signalent leur arrivée (domicile ou autre) par téléphone (sms ou vocal).